Mythes et réalités en matière de harcèlement
1. Si un geste n’est posé qu'une seule fois, cela ne peut pas être considéré comme du harcèlement.
FAUX
Même si le terme harcèlement implique habituellement la notion de répétition, il demeure qu'un seul geste et qu'une seule attitude peuvent être considérés comme du harcèlement aux études ou au travail s'ils entraînent un effet nocif continu pour la personne visée par le harcèlement.
2. Les allégations de harcèlement sont généralement fausses ou injustifiées, motivées par le mépris ou la vengeance.
FAUX
Porter plainte pour harcèlement n'est pas un jeu. Cette démarche est sérieuse et peut engendrer des conséquences importantes pour la personne visée par la plainte. Lors d'un dépôt d'une plainte, la personne responsable de la politique s'assure du bien-fondé de la plainte grâce à une évaluation de la situation et des faits.
3. Une stratégie pour faire cesser le harcèlement est de l'ignorer.
FAUX
Cette stratégie ne peut qu'aggraver la situation dans la plupart des cas. Plus souvent qu'autrement, si la personne tente de l'ignorer, le harcèlement passera de la subtilité au harcèlement de plus en plus direct, de plus en plus difficile à tolérer. Il n'est pas toujours facile pour une personne de dire « NON » et d'affirmer que tel comportement, telle parole ou tel geste la dérange et la met mal à l'aise. Malgré la peur de se mettre à dos la personne qui harcèle, il est préférable de montrer son NON-CONSENTEMENT le plus clairement et le plus rapidement possible. En savoir plus sur le consentement
4. Toutes les personnes ont le même seuil de tolérance face au harcèlement.
FAUX
En fait, chaque personne possède un seuil de tolérance qui lui est propre. Le seuil de tolérance, c'est la limite de ce qui est supportable et acceptable pour un individu, selon son interprétation et ses sentiments dans la situation. Pour pouvoir établir qu'il y a harcèlement, les conduites doivent dépasser ce qu'une « personne raisonnable » estime être correct. On entend par « personne raisonnable » une personne bien informée de toutes les circonstances et se trouvant dans la même situation que celle vécue par le salarié ou l'étudiant qui se dit victime de harcèlement et qui conclurait elle aussi que la conduite est vexatoire.
5. Pour qu'il y ait harcèlement, il doit toujours y avoir une intention de nuire de la part de la personne qui harcèle envers la personne visée.
FAUX
Pour conclure à du harcèlement, l'intention de la personne présumée harceleuse n'a pas à être prise en considération. Les paroles, gestes, actes et comportements de cette personne n'ont pas à être dits ou faits dans l'intention de nuire; ce sont les effets sur la personne visée qui sont pris en considération.
6. Selon la Politique contre le harcèlement de l'UdeM, tout geste ou conduite à caractère hostile est considéré comme du harcèlement.
FAUX
Pour conclure à du harcèlement, la présence de cinq éléments doit être démontrée, soit une conduite vexatoire, un caractère répétitif ou de gravité, un caractère hostile ou non désiré, une atteinte à la dignité et à l'intégrité physique ou psychologique de la personne visée et un milieu d'études ou de travail néfaste. Une seule parole, un seul geste ou acte grave peut être considéré comme du harcèlement s'il entraîne un effet nocif continu pour la personne visée.
7. Le harcèlement est majoritairement le fait d’une personne en autorité ou en situation de pouvoir.
FAUX
Le harcèlement peut être le fait d’une personne en autorité ou subalterne; mais plus fréquemment, il est le fait d’une personne et ses vis-à-vis, en milieu de travail et dans le cadre des études.
8. Les victimes de harcèlement présentent toujours une faible estime d'elles-mêmes et une capacité limitée à se défendre.
FAUX
Il n’y a pas de profil préétabli pour les personnes victimes de harcèlement. Par contre, certaines personnes sont plus susceptibles d’en être victimes, par exemple :
- les personnes qui présentent des différences, qui sont atypiques;
- les personnes « trop compétentes » ou qui prennent trop de place;
- les personnes qui dénoncent les problèmes ou qui se conforment difficilement aux règles établies;
- les personnes temporairement fragilisées, soit par une situation de deuil, de rupture amoureuse, d’un retour de congé de maladie, etc.